Le design de la transition

Conception de la transition

Le premier volet de cet axe de recherche cherche à déplier les mécanismes et les dynamiques des transitions. Son objet est de permettre l’identification des mécanismes et processus qui contribuent au déclenchement et à la réalisation d’une décarbonation forte et rapide. 

L’une des déclinaisons de cet axe repose sur l’élaboration de modèles de la transition afin d’adosser nos analyses et réflexions sur un cadre clarifié. Les modèles s’inspireront d’analogies, par exemple avec la physique des transitions de phase, ou pourront dériver d’analyses rétrospectives, etc. Cela doit nous permettre de définir des objectifs clairs et d’évaluer l’état effectif de la transition des systèmes techniques, sociaux, économiques, politiques et les conditions de leur bifurcation vers un système décarboné.

Le second volet propose de se consacrer à l’étude de la nature du mouvement et des formes d’organisations qui pourraient permettre de concrétiser cette transition vers un inconnu désirable. La démarche peut s’inspirer des enseignements tirés de contextes différents, comme par exemple celui des semi-conducteurs, où la loi de Moore a conduit à interroger les modèles et organisations pour repenser nos usages des semi-conducteurs et d’éventuelles alternatives, en prenant en compte les difficultés liées aux complexités des chaînes d’approvisionnement mondialisées et les problèmes de disponibilité des ressources. Ce travail doit nous permettre de réfléchir aux nouvelles formes organisationnelles et de gouvernance adaptées pour conduire les transitions souhaitées.

Ingénierie de la transition

Dans ce volet, nous questionnons les solutions bas-carbone et leur environnement régulatoire, à savoir, les leviers financiers et les politiques publiques associés à cette transition (investissements, taxes, redistribution, subventions) qui devraient initier puis conduire le processus de décarbonation. Il s’agit de considérer à la fois des pistes de solutions qui portent sur la décarbonation de la production (énergies vertes, capture du CO2, etc.) et des pistes de solutions reposant sur la modification de la consommation (sobriété, efficacité, etc.). Pour éviter que les solutions des uns ne deviennent les problèmes des autres, ces solutions seront toujours évaluées à travers différents prismes disciplinaires, temporels et spatiaux, et dans leur interaction et leur intégration aux systèmes économique, énergétique, politique et social.

Par exemple, les solutions technologiques concernant le bâti seront discutées relativement à leur intégration au système énergétique à différentes échelles, aux questions de consommation associées (autoconsommation, externalité du numérique), d’utilisation de nudges, de matériaux isolants, d’équipements des ménages, de comportement, de politique, de norme, de subvention, de compétitivité, etc. Pour ce qui relève de l’intégration des techniques de captage, stockage et valorisation du CO2 (CCUS) ou de l’utilisation de l’hydrogène dans la reconfiguration du secteur industriel, on abordera à la fois les enjeux techniques, mais aussi les enjeux de l’acceptabilité, les conséquences géopolitiques de réorganisation des filières, les politiques industrielles de déploiement des technologies elles-mêmes, etc.

Chercheurs référents :

  • Benjamin CABANES | IHEIE, Mines Paris – PSL (Benjamin.cabanes(at)minesparis.psl.eu)
  • Sabine CANTOURNET | MAT, Mines Paris – PSL (Sabine.cantournet(at)minesparis.psl.eu)
  • Matthieu GLACHANT | CERNA, Mines Paris – PSL (matthieu.glachant(at)minesparis.psl.eu)
  • Emad JAHANGIR | GÉOSCIENCES, Mines Paris – PSL (emad.jahangir(at)minesparis.psl.eu)
  • Andréa MICHIORRI | PERSEE, Mines Paris – PSL (andrea.michiorri(at)minesparis.psl.eu)
  • Benoît WEIL | CGS, Mines Paris – PSL (benoit.weil(at)minesparis.psl.eu)

Vous pouvez trouver une synthèse des recherches réalisées sur l’Axe 1 dans notre rubrique Ressources.

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