Élucider le rapport au vivant dans un contexte de crise climatique et d’érosion de la biodiversité.
La terre est une « planète vivante » car elle possède les propriétés permettant l’émergence et le maintien de la vie qui se manifestent par la présence d’organismes capables de se reproduire, de croître, de se développer et, in fine, de mourir. Les êtres vivants structurent la biosphère, elle-même le fruit de multiples interactions avec les éléments de la géosphère (lithosphère, hydrosphère, atmosphère).
Le développement de nos sociétés (anthroposphère) repose sur ces interactions car elles nous fournissent énergie et matière. En retour, nos activités influencent fortement ces dynamiques et, depuis le milieu du XIXème siècle, la croissance de la population humaine couplée à l’essor de nos technologies, ont conduit à transformer profondément notre environnement naturel, provoquant une dégradation de la biodiversité à un rythme sans précédent, conférant ainsi l’émergence de situations à risques pour nos sociétés : érosion de sols fertiles, dépérissement des forêts, dégradation de la qualité des eaux, épidémies et ravageurs qui se répandent plus facilement, régulation climatique perturbée etc.
À ces impacts sur le vivant s’ajoute l’actuel changement climatique qui amplifie l’incertitude sur le devenir des êtres vivants et des services écosystémiques et qui pourrait devenir le principal facteur de dégradation de la biodiversité au cours du 21ème siècle.
L’axe de recherche “La Planète Vivante” vise à explorer l’interdépendance entre nos sociétés et le reste du monde vivant, dans un contexte de transition, pour comprendre les dynamiques en jeu en reconnaissant leur complexité. Cet axe interroge la façon dont on considère le vivant, sa gouvernance, son statut juridique, ses contributions économiques et sociales au même titre que sa dynamique et son devenir au regard des changements globaux.
Dans la perspective de (Re)mettre le vivant au cœur des décisions, nous nous appuyons sur la prospective pour apporter des connaissances nouvelles permettant de soutenir durablement la transition de nos sociétés et de nos territoires. Cela nécessite d’analyser les savoirs, méthodes et expertises qui se confrontent dans ces pratiques d’anticipation, ainsi que la définition d’indicateurs pour la gouvernance de la transition. Par ailleurs, il est nécessaire de se questionner sur les solutions à proposer au regard des résultats issus de la recherche, sur leur intégration par les décideurs et sur la façon dont les enjeux démocratiques de la définition d’un futur commun sont pris en compte.
La nature complexe des systèmes étudiés nous invite également à aborder la transition à l’aide d’approches systémiques et intégratives, telles que l’approche fondée sur les écosystèmes (Ecosystem-based Approach – EbA), qui reconnaissent explicitement la pertinence des démarches interdisciplinaires mêlant sciences de la nature, sciences de l’environnement et de la terre, sciences de l’ingénieur, sciences humaines et sociales pour soutenir les processus décisionnels d’aménagement et de développement en considérant, de façon intrinsèque, les liens entre les sociétés humaines, le vivant et les facteurs environnementaux.
Les activités des membres de l’Institut visent aussi à soutenir la prise en compte du vivant parmi les outils de gestion des entreprises, de pilotage des activités et de planification territoriale des collectivités dans le cadre de la transition.